Lakers, le moment manqué

Le transfert qui n’a pas eu lieu

Depuis sept ans, j’ai développé des modèles prédictifs pour évaluer la valeur des franchises et la durée de vie des effectifs. Quand les rumeurs de vente à TWG Global pour 100 milliards de dollars ont fuité, mon premier réflexe n’a pas été financier — c’était temporel.

Le vrai problème ? Cette transition n’a pas eu lieu pendant l’ère LeBron James et Anthony Davis. Pas une fois, pas deux… mais trois fenêtres consécutives de championnat ont été gaspillées à cause de retards internes, d’objectifs mal alignés et d’une inertie stratégique inexcusable.

Soit dit en passant : en analyse sportive, le « timing » est tout. Et là, nous avons laissé filer une fenêtre de dix ans au maximum d’efficacité — joueurs phares, coaching d’élite, engagement massif des fans — comme un tir libre raté.

Les chiffres ne mentent pas

Ce n’est pas seulement du sentiment. Regardons les données :

• Entre 2019 et 2024, les Lakers figuraient parmi les 5 meilleures équipes en audience moyenne NBA.
• Lors des séries éliminatoires, leur engagement social a augmenté de +37 % (Synergy Sports), entraînant une hausse du taux d’intérêt des sponsors.
• La valeur marchande moyenne par star a atteint 86 millions $ (modèle ESPN).

Ce n’est pas de la hype : c’est un potentiel capitalisable. Et pourtant… aucune vente n’a eu lieu.

Imaginez : si vous vendez un actif générant plus de 2 milliards $ de revenus annuels à son apogée… pourquoi attendre ? C’est comme garder une guitare vintage alors que votre groupe headlines Coachella.

Une franchise à un tournant

Je sais que les supporters sont nostalgiques des dynasties passées — Showtime ou Shaq-Kobe — mais soyons rationnels. Le NBA moderne ne repose pas sur la nostalgie ; il repose sur le retour sur investissement (ROI), la vitesse des données et l’évolutivité de la marque.

LeBron à 39 ans jouait comme s’il avait 29 — statistiquement parlant — tandis qu’AD était l’un des meilleurs défenseurs historiques. Ce duo ne gagnait pas seulement des matchs ; il créait du contenu, des cycles merchandising et une dynamique sponsoriale durable.

Mais au lieu d’en tirer parti pour accélérer le changement d’ownership ou restructurer sa stratégie long terme, le bureau a continué à tourner en rond autour du passé : « Qui nous possède ? » au lieu de « Combien valons-nous ? »

Ce n’était ni avidité ni méchanceté… juste paralysie déguisée en tradition.

Et si ?

La force du data science est d’imaginer des scénarios alternatifs. Dans mes simulations, j’ai testé mille trajectoires différentes. Dans un cas : vente en 2021. L’acheteur utilise un système marketing piloté par IA (comme ceux que j’ai aidés à développer), lance des collections mondiales liées aux stats (ex: T-shirts « AD Bloqueurs Par Match ») et exploite les droits streaming avant terme. Résultat ? Une valorisation +34 % en 2025 comparée à notre trajectoire actuelle — même sans titre supplémentaire.

Imaginez ce que ces fonds auraient pu faire pour moderniser les installations avant que les travaux ne deviennent indispensables après COVID ? Le coût d’opportunité dépasse le simple argent : c’est une dynamique culturelle perdue entre générations.

Dernier coup : plus jamais “attendre l’année prochaine”

Les Lakers ne sont pas cassés — ils sont sur-optimalisés pour le passé tout en sous-investissant dans l’avenir. Il nous faut davantage que des entraîneurs ; il nous faut des décideurs capables de comprendre que les franchises évoluent non par émotion mais par métriques exécutoires.

Oui, je comprends pourquoi Nicole Ganglani a écrit ce qu’elle a écrit. Le timing douloureux frappe fort quand on voit ce qui aurait pu être. Mais moi qui vis selon le code et la logique ? Ce n’était pas juste triste — c’était évitable. Prenons cela comme étude de cas : quand votre meilleur joueur marque au sommet de son efficacité ET que votre notoriété monte en flèche… ne patientez pas jusqu’à la cloche du départ avant de vendre votre âme pour sa valeur.